Contractualisation des grandes écoles catholiques avec l’Etat...
Après la marche forcée vers l’"autonomisation" des établissements d’enseignement supérieur publics, déjà synonyme de désengagement de l’Etat, voilà que se mène dans la plus grande discrétion, une contractualisation avec financement public, pour les établissements supérieurs privés associatifs, fédérés par l’Union des établissements d’enseignement supérieur catholique (Udesa) et l’union des grandes écoles indépendantes.
Le projet de budget 2010 prévoit une augmentation de 4,5 millions d’euros de l’enveloppe allouée aux établissements supérieurs privés. En fait, des fonds publics supplémentaires, pour le privé, selon le principe des vases communicants.
Ce transfert a été préparé par une circulaire sortie, elle aussi, discrètement, le 20 juillet dernier.
Au final, le budget pour les établissements supérieurs privés, se monte à 66,4 millions d’euros, alors que la part de subvention par étudiant du privé se situait déjà à environ 1100 euros par étudiant et que la taxe d’apprentissage librement versée par les entreprises à l’enseignement privé est dix fois supérieure à celle distribuée au public : 1709 euros par étudiant du privé, contre 171 euros pour celui du public.
Dans le même temps, certaines universités publiques en sont réduites à créer des fondations dans l’espoir de recueillir des fonds privés pour pallier les carences organisées par le ministère de l’Enseignement supérieur.
La contractualisation franchira une étape supplémentaire dès le 1er janvier prochain avec la signature de conventions pluriannuelles entre le ministère et chaque établissement privé ou association non lucrative et volontaire, au motif de sa contribution aux "missions de service public".
Muriel Fitoussi et Eddy Khaldi (Bakchich.info)