Mgr Lewis Zeigler, archevêque catholique de Monrovia, au Liberia, a repoussé l’idée que le petit pays d’Afrique de l’Ouest se qualifie dans sa Constitution de « pays chrétien ».
« Ce ne serait pas bon pour le processus démocratique » « ce sera source de confusion », a ajouté l’archevêque qui estime que le Liberia doit continuer à s’occuper de chacun des citoyens sans considérer leur religion, rejoignant ainsi les responsables baptistes et méthodistes, également opposés au projet d’amendement de la Constitution voté dimanche 5 avril. Le 1er avril, des musulmans avaient bruyamment manifesté contre le projet, devant le siège de la conférence, déclarant que l’article contrevenait aux principes démocratiques, et qu’il ciblait un groupe de personnes. Des chrétiens ont organisé une contre-manifestation pour soutenir le projet.
Le Liberia a été fondé en 1821 par la Société nationale de colonisation d’Amérique, pour y installer des esclaves noirs libérés aux États-Unis. En 1847, la déclaration d’indépendance du petit pays avait été signée principalement par des hommes d’Église. Sa capitale Monrovia, sur la côte, avait été nommée alors Christopolis. Qualifier le pays de « chrétien » serait revenir à la Constitution antérieure à 1985. D’après le recensement national de 2008, 85,5 % des environ 4 millions de Libériens sont chrétiens. Les musulmans composent 12,2 % de la population.