A Bénodet, un souci particulier s’est présenté, qui venait faire obstacle au processus de laïcisation déjà pas toujours simple : nul ne savait à qui appartenaient les bâtiments de l’école des filles.
L’inspecteur d’Académie interroge le Préfet (11 août 1883) :
Le terrain aurait été acheté par un desservant et monsieur L., ancien Préfet du Finistère, aurait fait un don de 3000 fr, à la condition que la direction de cet établissement soit confié à une sœur.
Il signale qu’il convient de laïciser au plus vite : l’institutrice congréganiste, non breveté, est âgée de 68 ans.
Le maire de la ville est sollicité ; il répond au Préfet (16 août 1883) :
Reprenant les délibérations du conseil, il indique que c’est le conseil municipal qui avait fait le choix que la direction de cet établissement soit confiée à des sœurs (Congrégation des Filles de Jésus). Dans sa lettre, l’ancien préfet énonçait ceci : « c’est pour hâter la réalisation de cette œuvre (maison de charité) qu’il avait offert 3000 F ».
Ce courrier « ne parle pas de maintien perpétuel des sœurs » indique le Maire.
Dans une seconde lettre – où il prévoit une seconde aide de 2000 F ( qui ne sera jamais versée) -, monsieur L., évoquant la perspective de création d’une école mixte, précise : « Je n’en voulus pas de faire une condition de ma première subvention. J’en émis simplement le désir. »
Et le Maire conclut :
« Il n’est pas question d’acte passé entre la commune et le recteur de Bénodet. J’ignore si un tel acte existe. »
La voie était donc libre ...