En Turquie se joue actuellement une partie de bras de fer entre les islamistes au pouvoir et l’opposition laïque. L’AKP, qui dispose de 352 députés sur 550 au parlement, a présenté comme candidat à la présidence de la république Abdallah Gül, actuel ministre des affaires étrangères.
Les élus minoritaires, l’armée ( L’héritage de la laïcité est, en Turquie, explicitement confié à la garde de l’institution militaire) et la population ont jusque là réussi à faire obstacle à cette candidature.
Les enjeux sont énormes, tant pour le destin républicain du pays que pour les pays voisins, dont l’Europe.
Plus d’un million de personnes ont manifesté dimanche 29 avril à Istanbul.
"Ni charia, ni coup d’Etat - Turquie pleinement démocratique"
Une manifestation similaire à Ankara le 14 avril avait réuni autour de 1 million de personnes.
8.05.07
« Il y a, en tout état de cause, quelque chose de rassurant dans la résistance que suscite, en Turquie, la perspective d’une présidence islamiste : le “parrainage dogmatique” n’a pas fonctionné, n’a pas empêché la rue turque de crier son soutien à l’option laïque, même entretenue par l’armée, et les Turcs font la démonstration physique que la laïcité peut, même en terre d’islam, prétendre à l’intelligence et à l’adhésion populaires et être massivement perçue comme le vrai socle qui prémunit la démocratie de sa remise en cause. »
Mustapha Hammouche, journaliste algérien ( LIBERTE )