Le plaisir
Il y a quelques décennies, en 1932, dans le diocèse de Quimper et Léon, l’évêque se montrait déjà très vigilant.
La semaine religieuse de Quimper et Léon
47ème année 18 mars 1932 n° 12
https://bibliotheque.diocese-quimper.fr/files/original/dfc50e2400f07b3592c089be9448b8e2.pdf

PARTIE OFFICIELLE
Communication de l’évêché
I. Directives au sujet des danses.
Depuis quelques années, les salles de danse se sont multipliées dans toutes les parties du diocèse, et sont devenues des occasions de désordre abominables, de véritables écoles de corruption.
Non seulement le genre de danses qui y est adopté est absolument immodeste, mais encore les jeunes gens et les jeunes filles s’y habituent à une familiarité et à une promiscuité révoltantes.
Il est urgent de prendre quelques mesures pour essayer d’enrayer ce mal qui menace de se généraliser, et qui est, on le constate de plus en plus, aussi nuisible à la santé du corps qu’à la santé de l’âme.
Dans cette question, il faut distinguer : 1° les tenanciers de salles de danse, 2° les danseurs et les danseuses, 3° les promenades en auto-cars
1/ Les tenanciers des salles de danse.
Les salles que nous avons en vue sont celles où sont organisées d’une manière habituelle des danses de nuit, des danses de dimanche e toutes autres danses, en dehors des mariages.
Les tenanciers de ces salles doivent être tenus pour des pécheurs publics et traités comme tels, au point de vue des sacrements.
Par conséquent : a) L’absolution leur est refusée, tant qu’ils n’auront pas fait amende honorable devant témoins, et pris par écrit et au moyen d’une formule à prévoir et à lire en chaire, l’engagement formel de fermer leurs salles à toutes les danses signalées plus haut.
b) Si au lit de mort, le tenancier déclare se repentir, et s’engage devant témoins à supprimer désormais chez lui toutes les danses indiquées précédemment, il pourra recevoir les sacrements et être enterré religieusement, mais avec les honneurs restreints.
c) Si le tenancier meurt sans aucune rétraction, il sera enterré sans les prières de l’Eglise.
d) Quant aux enfants des tenanciers, habitant chez eux, ils n’auront pas droit aux honneurs pour les baptêmes, les mariages et les enterrements.
2/ Les danseurs et les danseuses
Comme ils s’exposent eux-mêmes à pécher gravement et que par leurs exemples ils encouragent au désordre qui entraîne d’autres âmes à des chutes certaines et lamentables, on doit refuser l’absolution, après deux ou trois avertissements motivés, aux danseurs et aux danseuses qui s’obstinent à fréquenter les salles de danse dont nous avons parlé plus haut.
Les joueurs d’accordéon ou autres instruments qui dirigent la danse dans ces salles doivent être traités comme les danseurs eux-mêmes.
Nous condamnons avec la même sévérité la fréquentation des bals dits bal de famille ou de société où sont exécutées les mêmes danses immodestes que dans les bals publics.
Les danses sont autorisées à l’occasion des mariages et seront exécutées, autant que possible, en plein air, mais à l’exclusion des danses modernes, qui demeurent toujours prohibées, en raison de leur caractère absolument immodeste.
3) Les autocars
Les promenades en auto-cars où, séparés de leurs parents, jeunes gens et jeunes filles s’entassent sans la moindre retenue sont certainement pour eux une occasion prochaine de péché mortel. On doit donc appliquer aux personnes qui y prennent part la même règle que pour les danseurs de bals publics : refus de l’absolution, après deux ou, au plus, trois avertissements motivés.
Par ce qui précède Nous n’entendons pas condamner les promenades en auto-cars auxquelles jeunes gens et parents prennent part ensemble.
+ ADOLPHE*
Evêque de Quimper et de Léon
*Adolphe Yves Marie Duparc (1857 - 1946) en poste à Quimper de 1908 à 1946

Le curé d’Irvillac met la directive en œuvre, la renforçant même.
Les futurs mariés lui répondent ...
(Irvillac : un fief du catholicisme bleu en Bretagne ?)

(date exacte ?)