Les religions et la femme 3 : l’Antiquité

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ANTIQUITE égyptienne et grecque

Chez les Égyptiens, les croyances (cosmogonie et théogonie) varient selon les époques et les lieux. Cependant, une constante se dégage : de nombreuses déesses sont honorées au même plan que les dieux :

Ainsi :
- Hathor, la déesse du ciel et de l’amour, qui fait respirer la croix de vie aux pharaons
-  Isis, sœur et femme d’Osiris, (à qui elle rendit la vie ), déesse de la fécondité et de la vie ; le culte d’Isis s’est propagé à travers tout le Moyen-Orient et dans le monde méditerranéen.
-  Nout (mère du soleil et des étoiles)
-  Maat (qui établit l’ordre de l’univers). Ne pas lui obéir, c’est mettre en danger l’équilibre du monde.
-  Mout, déesse vautour, protectrice des reines
-  Sekhmet, déesse lionne, sanguinaire certes mais sachant guérir
-  Renenoutet, déesse des Moissons.

Les habitants de la Basse Egypte et de la Haute Egypte se placent sous la protection de déesses : Ouadjet au nord et Nekhbet au sud.

Ces déesses sont invoquées dans des domaines importants : en particulier, la pérennité et la survie des pharaons et des habitants.

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Cependant, selon un mythe répandu, c’est un dieu mâle, le Dieu solaire Rê, qui créa la vie. Surgissant de l’océan primordial, il engendra seul le premier couple divin (Shout : l’air et Tefnout : l’humidité) et ses larmes firent naître les hommes !

Les Pharaons, quant à eux, sont à la fois Dieux et rois humains.
Ils transmettent leurs pouvoirs à leur fils aîné ou à son frère ou par défaut à une femme. C’est sans doute grâce à cette origine divine et au fait qu’un sang divin coule dans les veines de l’enfant royal, garçon ou fille, qu’une femme peut exercer la royauté au même titre qu’un homme, à la différence des autres civilisations antiques.

Ainsi, Nitokris, Hatshepsout, Taousert (dont la tombe est à Thèbes) exercèrent le pouvoir souverain.

Plus tard, une autre femme, Cléopâtre VII, accéda au trône par testament (en 51 av JC) à une époque où l’Egypte déclinait ; Elle sut inventer une politique habile, différente des ses prédécesseurs hommes, Gardien du temple {JPEG} en restaurant le royaume lagide sans le laisser devenir province romaine et en gardant l’amitié de Rome. Par le choix de sa mort, elle prouva une dernière fois qu’elle était forte, voire immortelle (30 av. JC).

Les prêtres étaient choisis par les pharaons et avaient un pouvoir important. Les femmes n’accédaient jamais à cette fonction qui ensuite se transmettait de père en fils.

Pour le peuple, dès l’Ancien Empire, l’individualisme triomphe. (2780 av JC) Les droits de la femme et de l’homme sont voisins.
Le mariage (monogame) est consensuel et il y a réciprocité des droits et des devoirs dans la famille. Le divorce est signalé dès le milieu du VIème siècle et est ouvert à la femme comme au mari. De plus, en ce qui concerne la succession, il y a égalité des droits.

D’une façon générale, la situation de la femme, en Égypte, est très supérieure à celle qui prévalait en Mésopotamie ou en Grèce, à cette époque.

Abou Simbel- Petit temple - Hommage de RamsèsII à la reine Nofrétari {JPEG}
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La Grèce antique est un monde de violence et de cruauté, qui a souvent vécu en état de guerre. Mais c’est aussi le monde où pour la première fois les hommes ont pris en main leur destin et inventé la notion de citoyenneté.

Selon Aristote, la femme est… « un être plutôt inférieur et l’esclave un être tout à fait médiocre »

Toutefois, les jeunes filles spartiates participaient aux mêmes entraînements et aux mêmes concours que les garçons.

Dans le reste de la Grèce, le citoyen s’est fait contre la femme, comme il s’est fait contre l’esclave et contre l’étranger. D’ailleurs, la femme n’a pas de droits politiques et ne peut défendre ses droits en justice.

La séparation est bien marquée : à l’homme la sphère publique, où se prennent les décisions importantes, à la femme la sphère privée, le foyer.

La famille athénienne classique est monogame . Le mariage est d’abord un contrat passé entre le tuteur de la femme, qui la promet au futur mari, et ce dernier, qui s’engage à la prendre pour épouse. Ce contrat est souvent accompagné de la remise d’une dot constituée par le père de la femme. Puis la femme est remise au mari, soit après le contrat, soit quand elle est pubère.
Caryatide:façade du trésor de Siphnos (musée de Delphes) {JPEG}
Le mari peut corriger son épouse, ses enfants ; il peut également refuser un nouveau-né. Seul l’adultère de la femme est réprimé. Le divorce est toutefois ouvert aux deux époux. La femme est toujours soumise à l’autorité d’un père, d’un tuteur, du mari (ou d’un fils lorsqu’elle est veuve).

La femme n’est donc pas une citoyenne à part entière.

Au début du monde, selon la mythologie grecque, on retrouve le couple divin Ciel-Terre. A noter que Gaïa, -la Terre-Mère- est une déesse primordiale. Elle donna naissance à de nombreux enfants, les premiers sans intervention mâle. Elle est gardienne du pouvoir divin, capable de créer de la beauté et du chaos.

Zeus devint le roi des dieux, donna naissance à Athéna sans intervention féminine.

Même si elles semblent moins puissantes que les dieux mâles, de nombreuses déesses sont vénérées :

Ainsi :

- Déméter (symbole de la fertilité ; déesse de la terre),
- Héra (protectrice de la famille et des épouses légitimes),
- Aphrodite (déesse de la beauté et de l’amour),
- Artémis (déesse de la chasse et de la lune)
- et surtout Athéna, , avec ses nombreux savoirs et pouvoirs : maîtrise des armes , des attelages, des vaisseaux, déesse de la paix , protectrice d’Athènes où elle fit pousser le premier olivier.

Les principales manifestations collectives de la religion grecque se déroulent en plein air ; certains temples ne sont ouverts qu’un jour ou deux par an, d’autres ne sont accessibles qu’aux prêtres et prêtresses. (les prêtresses existent !)

L’équilibre masculin - féminin dans le sacré semble présent, mais la domination de l’homme est présente dans la vie quotidienne. D’une façon générale, les Grecs avaient une vision contradictoire des femmes. D’une part, ils les vénéraient comme déesses, d’autre part, au quotidien, elles étaient jugées inférieures aux hommes.

mpb, membre du groupe de travail : laïcité-aujourd’hui

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