Laïcité aux USA
Au printemps 2008, notre groupe de Concarneau s’est penché sur un article de M. Jean-Pierre Villain [1] , qui présente à partir de son expérience internationale une vision de la laïcité originale. Sa classification par niveaux de 0 à 3 peut se résumer ainsi :
0 : la laïcité s’oppose à la croyance,
1 : la laïcité génère la paix dans l’espace civil,
2 : la laïcité crée l’indépendance de l’état par rapport aux religions,
3 : la laïcité permet d’atteindre une valeur spirituelle.
L’auteur classe les Etats Unis au niveau 1 et la France au niveau 2.
Il s’en est suivi une discussion sur la réalité de la séparation de l’église et de l’état aux Etats-Unis tant ce pays nous adresse de signes de religiosité institutionnelle à travers ses serments sur la Bible, et ses appels constants à l’intervention divine, dont le plus généralement répandu « In God We Trust » figure sur sa monnaie qui circule partout dans le monde.
Quelques jours plus tard, en avril 2008, à l’occasion de son voyage aux Etats-Unis, le Pape a déclaré : « Ce que je trouve fascinant avec les Etats-Unis, c’est que ce pays s’est créé sur un concept positif de la laïcité » [2] .
Ce qui nous ramène quelques mois plus tôt, où dans son discours du Latran, le président Sarkozy avait lui-même appelé, à « l’avènement d’une laïcité positive, qui tout en veillant à la liberté de pensée, à celle de croire ou de ne pas croire, ne considère pas que les religions sont un danger, mais plutôt un atout » [3] .
Doit-on entendre dans les propos du président Sarkozy un état plus ouvert au religieux, plus favorable aux nouveaux mouvements spirituels, c’est-à-dire plus anglo-saxon ?
Qu’elle est donc la réalité de la laïcité aux Etats-Unis ?
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