Le 25 janvier 1910, Jaurès, dans un célèbre discours devant les députés, opposait l’article 2 de la loi du 9 décembre 1905 à la demande du parti clérical d’instituer la "répartition proportionnelle scolaire", c’est à dire le financement de l’enseignement privé par les finances publiques selon le nombre d’élèves.
Constants dans leur fidélité à ce principe laïque, les élus socialistes se sont opposés aux lois Barangé, Debré, Pompidou, Guermeur qui ont installé cette répartition proportionnelle, que certains osent nommer aujourd’hui " parité public/privé" .
Ceux-là mêmes ont-ils lu un projet d’établissement confessionnel ?
Connaissent-ils le célèbre discours de l’Abbé Lemire à ce sujet ?
Le 28 septembre, l’Assemblée Nationale va délibérer sur un projet de loi, dite loi "Carle", qui constitue un nouveau pas dans la destruction du service public de l’enseignement, ce maillon indispensable de notre modèle républicain.
Cette loi représente en outre une réelle menace pour l’existence des écoles des communes rurales, et un nouveau pas vers la privatisation de l’école laïque par l’instauration, de fait, du "chèque éducation".
L’école : un nouveau commerce ? A minima, quelques questions d’éthique se posent…
Dans la continuité de l’engagement de Jaurès et de ses successeurs, nous vous engageons à voter NON au projet de loi CARLE. Nous attendons aussi que vous signiez, en cas probable d’adoption par la majorité actuelle de ce projet, un recours devant le conseil constitutionnel.
Toute autre démarche serait un renoncement aux principes qui ont toujours guidé au-delà de leurs différences tous les laïques de ce pays.
________________________